En donnant le FN « Premier parti de France » ou « Grand vainqueur des élections », la très grande majorité des commentateurs n’intègre absolument pas l’abstention. Après un discours larmoyant sur son très haut niveau, toutes les analyses se font sur les suffrages exprimés comme si le taux d’absentions ne comptait pas.
Pourtant, comparer les scores relatifs des différents partis entre les présidentielles et les européennes n’a aucun sens quant on compare les scores relatifs entre un corps électoral de 35.8 millions de voix et un corps électoral de 19 millions de voix.
S’il faut parler en nombre de voix, le fait politique marquant n’est pas tant que le Fn ne perd « que » 1.7 millions de voix entre les présidentielles soit une baisse de 26.8% de ses électeurs, mais bien que le PS perd 7.6 millions de voix, soit 74.3% de ses électeurs ! Et incidemment que le FdG perd également 2.6 millions de voix, soit 66% de ses électeurs… Et si EELV chute lourdement par rapport aux précédentes européennes, ce parti double son nombre de voix par rapport aux présidentielles.
Le fait marquant de ces élections présidentielles n’est donc pas une irrésistible ascension du FN qui serait plutôt dans une certaine stagnation mais bien la dégringolade des deux principaux partis, en premier lieu le PS et dans une moindre mesure l’UMP. On peut aussi noter l’incapacité de la gauche radicale a capter la colère des électeurs de gauche déçu du PS.
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