vendredi 14 août 2015

Tel-Aviv sur Seine : Retour sur un échec de la propagande Israélienne.

Après une semaine de débats, de polémiques de contestations, d’appel à annuler l’événement jusque dans les rangs de la majorité politique à la Mairie de Paris, Tel-Aviv sur Seine a bien eu lieu. Il est temps de faire le bilan de cette séquence. 


Nous n’avons pas réussi à faire annuler l’évènement, ni à le transformer d’un évènement uniquement « festif et culturel » en un évènement pour la paix dans la région. Néanmoins, la propagande israélienne n’a pas non plus réussit à faire passer l’idée qu’on peut célébrer l’esprit de fête de Tel-Aviv en faisant abstraction du fait que Tel-Aviv est d’abord la capitale d’un Etat colonial.

L’espace d’une journée, Paris Plage s’est transformé en camps retranché, avec CRS, check-point et contrôle au faciès à l’entrée. A l’extérieur, les défenseurs des droits du Peuple Palestinien se sont fait entendre, à l’intérieur la milice d’extrême droite qu’est la Ligue de Défense Juive assurait le service d’ordre sous le regard complaisant de la police nationale. Et pendant une semaine l’occupation de la Palestine, l’oppression du Peuple Palestinien ont occupé les colonnes des journaux ; avec ceci d’intéressant que pour défendre Tel-Aviv sur Seine, ses promoteurs ont dû prendre leurs distances avec le gouvernement israélien. « Il ne faut pas faire d’amalgame entre la politique de colonisation brutale du gouvernement israélien et la ville de Tel-Aviv qui est une ville progressiste, symbole de paix et de tolérance » a ainsi dû concéder Bruno Julliard, 1er adjoint de Paris.

Sans doute l’actualité Palestinienne a-t-elle joué un rôle important dans cette médiatisation. Oui, il y’avait de l’ « indécence » jusque dans le timing : l’anniversaire de la guerre de Gaza, l’abandon des poursuites contre les militaires israéliens qui ont tué 4 enfants palestiniens sur une plage de Gaza, l’assassinat brûlés vif d’un bébé palestinien et de son père par des colons…

Dans ce contexte, oui, il y’avait du monde entre le Pont d’Arcole et le Pont Notre-Dame ; et même une longue queue pour passer le contrôle policier. Mais qui étaient-ce ? Après ce débat médiatique, dans ces conditions de surveillance policière renforcée, ce n’étaient pas des habitués de Paris-Plage qui seraient allé manger des fallafels à Tel-Aviv sur Seine comme ils seraient allé boire un mojito à Rio de Janeiro sur Seine C’étaient dans leur immense majorité des défenseurs de l’Etat Israélien, qui ne seraient peut-être d’ailleurs pas allé à Paris-Plage sans cette polémique.

Alors oui la mobilisation contre Tel-Aviv sur Seine fut un succès, et notre objectif a été atteint : L’idée que Tel-Aviv ou Ibiza ce soit la même chose : deux capitales de la fête et de l’insouciance sur les rives de la Méditerranée, n’est pas passée. Je ne pense pas qu’on reprendra Mme Hidalgo à faire quelque chose avec Israël sans parler de la Palestine ni de la paix. L’idée que rien ne peut se faire avec Israël sans prendre en considération le « conflit israélo-palestinien » (l’occupation de la Palestine plus exactement), sans un engagement affirmé pour la paix s’est imposée dans le débat.
C’est une petite mais intéressante victoire dans la campagne au long cours pour le boycott de l’état colonial israélien.


A noter aussi que c’est l’une des premières fois où une contestation née et animée très essentiellement sur le Web débouche ainsi sur un résultat concret et tangible. Bien sûr, elle fut relayée par des hommes politiques qui ont pris positions, par des journaux qui ont publié des tribunes engagées. Mais ce fut pour coller à / rendre compte de la contestation issue d’Internet. Un changement dont on verra s’il aura des suites où ne sera qu’un feu de paille.

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