Après une semaine de débats, de
polémiques de contestations, d’appel à annuler l’événement jusque dans les
rangs de la majorité politique à la Mairie de Paris, Tel-Aviv sur Seine a bien
eu lieu. Il est temps de faire le bilan de cette séquence.
Nous n’avons pas réussi à faire
annuler l’évènement, ni à le transformer d’un évènement uniquement « festif et culturel » en un
évènement pour la paix dans la région. Néanmoins, la propagande israélienne n’a
pas non plus réussit à faire passer l’idée qu’on peut célébrer l’esprit de fête
de Tel-Aviv en faisant abstraction du fait que Tel-Aviv est d’abord la capitale
d’un Etat colonial.
L’espace d’une journée, Paris
Plage s’est transformé en camps retranché, avec CRS, check-point et contrôle au
faciès à l’entrée. A l’extérieur, les défenseurs des droits du Peuple
Palestinien se sont fait entendre, à l’intérieur la milice d’extrême droite qu’est
la Ligue de Défense Juive assurait le service d’ordre sous le regard complaisant
de la police nationale. Et pendant une semaine l’occupation de la Palestine, l’oppression
du Peuple Palestinien ont occupé les colonnes des journaux ; avec ceci d’intéressant
que pour défendre Tel-Aviv sur Seine, ses promoteurs ont dû prendre leurs
distances avec le gouvernement israélien. « Il ne faut pas faire d’amalgame entre la politique de colonisation
brutale du gouvernement israélien et la ville de Tel-Aviv qui est une ville
progressiste, symbole de paix et de tolérance » a ainsi dû concéder
Bruno Julliard, 1er adjoint de Paris.
Sans doute l’actualité
Palestinienne a-t-elle joué un rôle important dans cette médiatisation. Oui, il
y’avait de l’ « indécence »
jusque dans le timing : l’anniversaire de la guerre de Gaza, l’abandon des
poursuites contre les militaires israéliens qui ont tué 4 enfants palestiniens
sur une plage de Gaza, l’assassinat brûlés vif d’un bébé palestinien et de son
père par des colons…
Dans ce contexte, oui, il y’avait
du monde entre le Pont d’Arcole et le Pont Notre-Dame ; et même une longue
queue pour passer le contrôle policier. Mais qui étaient-ce ? Après ce
débat médiatique, dans ces conditions de surveillance policière renforcée, ce n’étaient
pas des habitués de Paris-Plage qui seraient allé manger des fallafels à
Tel-Aviv sur Seine comme ils seraient allé boire un mojito à Rio de Janeiro sur
Seine C’étaient dans leur immense majorité des défenseurs de l’Etat Israélien,
qui ne seraient peut-être d’ailleurs pas allé à Paris-Plage sans cette
polémique.
Alors oui la mobilisation contre
Tel-Aviv sur Seine fut un succès, et notre objectif a été atteint : L’idée
que Tel-Aviv ou Ibiza ce soit la même chose : deux capitales de la fête et
de l’insouciance sur les rives de la Méditerranée, n’est pas passée. Je ne
pense pas qu’on reprendra Mme Hidalgo à faire quelque chose avec Israël sans
parler de la Palestine ni de la paix. L’idée que rien ne peut se faire avec
Israël sans prendre en considération le « conflit israélo-palestinien »
(l’occupation de la Palestine plus exactement), sans un engagement affirmé pour
la paix s’est imposée dans le débat.
C’est une petite mais intéressante
victoire dans la campagne au long cours pour le boycott de l’état colonial
israélien.
A noter aussi que c’est l’une des
premières fois où une contestation née et animée très essentiellement sur le
Web débouche ainsi sur un résultat concret et tangible. Bien sûr, elle fut
relayée par des hommes politiques qui ont pris positions, par des journaux qui
ont publié des tribunes engagées. Mais ce fut pour coller à / rendre compte de la
contestation issue d’Internet. Un changement dont on verra s’il aura des suites
où ne sera qu’un feu de paille.
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