Communiste, je voterais le 24 et
25 novembre, pour que mon parti appelle à voter Jean-Luc Mélenchon. Ce sera un
vote de raison, sans enthousiasme.
Le PCF a appelé plusieurs mois
durant à une candidature de large rassemblement de la gauche d’alternative au
capitalisme. Sans échos ni de Jean-Luc Mélenchon, ni des autres partis à la
gauche du PS (EELV, NPA, LO…) ; et fort peu de réponse de la société
civile. Et tout porte à croire que cela ne changera pas d’ici à l’élection
présidentielle.
Parmi ces candidatures déclarées,
une se démarque nettement des autres, celle de Jean-Luc Mélenchon. Je n’en ai
pas apprécié la méthode, très gaullienne, mais je ne peux que prendre acte du
résultat. Jean-Luc Mélenchon rassemble derrière sa candidature une grande
majorité des électeurs et soutiens potentiels de la gauche d’alternative au
capitalisme.
A l’issu de l’élection
présidentielle, que voulons-nous ? Une gauche d’alternative au capitalisme
éparpillée, morcelée et donc incapable d’apparaître comme une alternative
politique crédible ? Avec une social-démocratie détruite par cinq années
de dérives libérales, cela laisserait un boulevard à la droite et à l’extrême
droite pour appliquer leurs politiques les plus réactionnaires.
Au contraire, si un candidat de
notre courant de pensée – Jean-Luc Mélenchon – terminait au soir du 1er
tour en tête des forces de gauche, brisant ainsi l’hégémonie du PS, ce serait
une source d’espoir, un appui fort pour les luttes à venir.
Oui, il est peu probable que
Jean-Luc Mélenchon se qualifie pour le second tour, encore moins probable qu’il
gagne l’élection présidentielle. Mais personne d’autres ne semble pouvoir faire
mieux. Attendre et espérer qu’émerge de la primaire socialiste un candidat en
totale rupture avec l’actuelle ligne social-libérale de ce parti et capable de
réconcilier « les deux gauches » me parait illusoire. Jamais un tel
candidat ne pourra rassembler derrière-lui, sous l’étiquette du PS, tous ceux
qui se sont sentis trahis par le quinquennat de F. Hollande. Par leur politique
droitière, le président et son 1er ministre ont fait exploser la
gauche. Recoller les morceaux prendra du temps, largement plus que les quelques
mois qui nous séparent du 1er tour de l’élection présidentielle. Là
aussi, il faut en prendre acte.
Oui, j’ai de fortes réserves vis-à-vis
de Jean-Luc Mélenchon. Je n’apprécie pas la démarche « gaullienne »
de » sa candidature, centrée sur sa personne, en dehors des partis. Je n’apprécie
pas son autoritarisme, son incapacité à dialoguer sereinement avec ses
partenaires politiques du Front de Gauche en cas de désaccord. Sur le fond programmatique
de la France Insoumise, on pourrait chercher aussi la petite bête. Mais je
passe outre.
La réalité est que pour l’immense
majorité de la population, Jean-Luc Mélenchon représente notre courant de
pensée, celui d’une alternative au capitalisme. Chercher un point particulier d’un
programme pour en faire un « casus belli » empêchant tout
rassemblement, ce fut un des travers du gauchisme, comme des innombrables
scissions et groupuscules du mouvement troskyste. Ce n’est pas ma vision du
communisme. Au contraire, nous nous devons de rassembler, en acceptant les
différences.
Enfin, pour mon propre parti, je
ne veux pas me réveiller au soir du 1er tour avec un Jean-Luc
Mélenchon en tête de la gauche et le PCF qui aurait raté le train d’une
victoire majeure de notre courant de pensée, resté sur le bord du chemin avec
un candidat au score ridiculement faible. Ce qui sera assurément le cas.
Présenter une candidature pour la
retirer au dernier moment ne fera que mettre en exergue notre incapacité à faire
un score décent à l’élection présidentielle. Sauf à nous rallier à quelqu’un au
dernier moment. Mais à qui ? Jean-Luc Mélenchon ? Ce sera un peu
tard. A qui d’autre ? Aucun nom n’est prononcé. Et comme je le disais, je
ne crois pas que le salut viendra de la primaire du Parti Socialiste.
Bref, rarement l’expression « l’union
est un combat » n’aura été aussi juste. Un combat car nous voulons faire l’union
avec des forces qui ne le souhaitent pas nécessairement, ou du moins pas dans
les conditions que nous voulons. Amener Jean-Luc Mélenchon à dépasser le
cadre taillé sur mesure de la France insoumise
ne sera pas facile. Ce n’est pas une raison pour ne pas tenter de mener ce
combat de l’union.
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