« Changer d’Europe », construire « L’Europe des Peuples », ce sont
quelques-uns de slogans du Front de Gauche et d’autres pour parvenir à
concilier un projet de gauche, progressiste, anti-austérité voir
anti-capitaliste sur les fondations de l’UE. Depuis 2009 et jusqu’il y’a
quelques jours, j’y ai cru. Jacques Généreux, économiste et membre du PG l’avait
bien théorisé dans son livre « Nous, on peut ! » dont j’avais
fait une fiche de lecture que je vous invite à relire.
Mais, même
si la « crise grecque »
est sans doute loin d’être terminé, on peut en tirer de premières conclusions.
Et la première est sans doute que non, on ne peut pas changer l’UE.
Une troïka prête à tout
pour démontrer qu’il n’y a pas d’alternative.
Le gouvernement Syriza a ainsi
tenté de mettre en œuvre un stratégie proche de celle du Front de Gauche pour
tenter de changer la politique économique de l’UE : Par une volonté forte,
s’appuyant sur une légitimité populaire et en étant prêt à aller jusqu’au bout
(menacer de quitter l’UE), on pouvait forcer la main des ultra-libéraux
parceque in fine, ils seraient prêt à faire des concessions pour sauver l’UE,
indispensable pour leurs intérêts financiers.
Force est de constater que cette
stratégie était erronée. Non, les oligarques qui dirigent l’Europe sont prêt à
tout, y compris à mettre en danger l’UE et leurs propres intérêts financiers
pour démontrer qu’il n’y a pas d’alternative à leur projet d’ultra-libéralisme.
Non seulement les oligarques ne
sont prêt à aucune concession « diplomatique » dans le cadre de
négociation d’Etat à Etat, mais plus encore, leur mépris de la démocratie a franchi
un pas de plus, un pas de trop. Ils s’étaient déjà assis sur les référendums de
2005, ils avaient déjà forcé à la démission un 1er ministre grecque
qui voulait déjà organiser un référendum. Ils sont désormais prêt à exclure un
pays entier, parce qu’il ne vote pas comme il faut. « Il ne peut y’avoir de démocratie contre les traités européens »
a dit Jean-Claude Junker, président de la commission européenne le 30 janvier
2015. On ne saurait être plus clair.
De ce constat amer,
quelle leçon devons-nous tirer, pour nous, en France ?
Si un gouvernement
anti-austérité, ou plus encore, anti-capitaliste, parvenait au pouvoir en
France, serait-il en mesure de ré-orienter l’Europe ? La France a certes
plus de « force » diplomatique que la Grèce, si elle voulait l’exercer.
Mais serait-elle suffisant ? Au vue de ce qui se passe en Grèce, on peut
raisonnablement penser que non.
Tout projet politique d’une
gauche anti-austérité ne peut plus se cacher désormais derrière une bien
hypothétique « ré-orientation » de l’Europe. Nous allons devoir désormais réfléchir
sérieusement au « Plan B », la sortie sinon de l’UE du moins de la
Zone €uros. Ne pas le faire serait être aujourd’hui bien naïf.
Certains diront « je vous l’avais bien dit ». Je
croyais pour ma part que l’UE pouvait encore être sauvée, ré-orientée. Dans un
cadre démocratique, des idées peuvent s’affronter, et les choses changer. Mais
le masque est tombée, l’UE n’est pas un cadre démocratique, elle n’est plus
légitime, elle ne peut être changée.
Un programme européen de gauche doit inclure une sortie de l’UE,
la création d’une autre union entre les peuples européens, avec notamment une
autre monnaie, d’autres banques centrales au service des peuples et non de la
finance.
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